Vous découvrirez dans cette rubrique la diversité qui caractérise un des plus petits pays d’Amérique du Sud. De Quito, sa capitale, en passant par la « Costa » ou les îles Galapagos, l’Equateur est bel et bien un monde à lui seul.

Géographie
Costa, Sierra, Oriente et Galapagos : quatre régions aux caractéristiques variées qui forment un pays où certaines terres s’élèvent à plus de 5 000 mètres d’altitude, pour finalement plonger dans le Pacifique ou affluer vers l’Amazone.
L’Equateur est un pays marqué par la diversité, avec une faune et une flore extrêmement riche.
Il est composé de quatre zones géographiques bien distinctes : la Sierra, tracé andin montagneux en son milieu ; la Costa, littoral ouest du pays au bord de l’Océan Pacifique ; l’Oriente, partie amazonienne tropicale et l’archipel mythique des Galapagos.
Toute cette diversité est concentrée dans le plus petit pays d’Amérique du Sud (283 560 km², soit la moitié de la France), situé entre la Colombie au nord et le Pérou au sud, avec une population de 13,8 millions d’habitants.
Il compte néanmoins la plus importante densité de population d’Amérique du Sud avec 47 habitants au kilomètre carré.

Un tiers de la population vit dans les trois principales villes du pays : Quito, la capitale constitutionnelle du pays dans la Sierra, Guayaquil, centre économique sur la Côte et Cuenca.
Au regard des taux de population urbaine en Amérique du Sud (jusqu’à 85% selon ONU-Habitat), l’Equateur est l’un des seuls pays où la population rurale reste conséquente (35 %).
La répartition de la population sur le territoire est assez inégale. Elle se concentre dans les zones urbaines et les terres rurales des montagnes des Andes. L’Oriente est peu peuplé et une partie de la côte littorale est déserte. Les écarts de population entre la Sierra et les Andes sont cependant réduits du fait que la métropole de Guayaquil concentre trois millions d’habitants contre deux millions pour la zone métropolitaine de Quito.
Enfin, l’Equateur est un pays à forts risques naturels. Affectés par le phénomène El Niño (phénomène climatologique cyclique), les Equatoriens ne sont pas à l’abri des éruptions volcaniques régulières, des tremblements de terre et des tsunamis.
Société
Provinces et ethnies multiples, appartenances régionales et culturelles, orientations religieuses ( …). Voici ce qui fait de l’Equateur un pays multicolore où se conjuguent les métissages. Les provinces équatoriennes sont habitées, de manière parfois ségréguée, par différentes ethnies.
Parmi elles, les « mestizos » ou métisses d’ancêtres espagnol et amérindien constituent l’ethnie majoritaire, constituant environ 65% de la population actuelle.
Les amérindiens, ceux que d’aucuns appellent les « andins » et dont le physique hante les images d’Epinal que nous pouvons avoir des habitants d’Amérique du Sud, forment environ 25% de la population équatorienne.
Quant aux européens, descendants directs des colonisateurs espagnols, ainsi que les asiatiques, issus de récentes vagues d’immigration, ils représentent quelques 7% de la population.
Dernière ethnie en nombre, les afro-équatoriens, descendants des anciens esclaves amenés sur le territoire, ils ne sont que 3%.
La diversité de ces ethnies se constate aussi à travers les langues qu’elles parlent. La diversité de ces ethnies se constate aussi à travers les langues qu’elles parlent.
Si le quichua, langage d’origine amérindienne, et l’espagnol sont les langues officielles du pays, il existe de très nombreux dialectes parlés en particulier dans la Sierra et dans l’Oriente.

Politique
Le premier mandat de Rafael Correa (2006) a mis fin à une instabilité politique chronique qui avait vu ses trois prédécesseurs destitués. L’actuel Président Equatorien a depuis été ré-élu et tente d’apporter plus de sérénité à un pays toujours en proie à des crises variées. La diversité culturelle et plus particulièrement les droits des peuples indigènes sont reconnus par la constitution nationale.
L’Equateur est un Etat unitaire, plurinational et laïc. Le pays est découpé en 24 départements (provincias). Le fonctionnement administratif du pays reste fortement centralisé malgré un processus de décentralisation débuté en 1998.
Après dix années d’instabilité politique, marquées par la destitution de trois présidents de la République (A.Bucaram, 1997 ; J.Mahuad, 2000 ; L.Gutierrez, 2005), l’actuel président de la République, Rafael Correa, a été élu pour la première fois en 2006 afin de rétablir une stabilité institutionnelle dans le pays (législative et juridique).

Leader de la révolution citoyenne qui a conduit à la destitution de président Gutierrez en 2005, Correa a engagé le pays dans une refonte des institutions. Son premier mandat s’est achevé avec la promulgation d’une nouvelle Constitution suite à laquelle il a été réélu en 2009.
Désormais, le président est élu pour quatre ans et il peut candidater à une réélection.
La Constitution encourage une relance du processus pour soutenir une nouvelle organisation de l’Etat sur la base d’une gestion décentralisée. Le rétablissement d’une représentation nationale des élus était une priorité de Correa afin de réduire les divisions politiques régionales et la fragmentation des partis politiques.
La crise politique qu’a connu le pays s’était accompagnée d’une crise économique. En 2000, l’Equateur a été dollarisé suite à une vague inflationniste sans précédent qui a valu la destitution de président Jamil Mahuad en 2000.
Le pays a connu en quelques années les taux de migration les plus importants d’Amérique du sud. Face à cette configuration démographique, la nouvelle Constitution a ouvert le droit de vote aux migrants équatoriens pour les élections nationales.
Dépendante des cours du dollar et du pétrole, l’économie équatorienne a récupéré jusqu’en 2008, mais le gouvernement a désormais une marge de manœuvre réduite pour conduire les réformes sectorielles dont celle de l’éducation, projet prioritaire du gouvernement (escuelas del milenario)
Pour plus d’informations politiques sur l’Amérique latine : www.opalc.org
Education
Si l’éducation constitue assurément une base de l’évolution de la population, elle reste pourtant friable en Equateur. L’échec scolaire et la déscolarisation sont autant de terrains sur lesquels il est nécessaire d’apporter des solutions d’amélioration. A l’image de l’éducation traditionnelle, l’essor de l’enseignement interculturel bilingue trouve peu d’écho auprès des institutions nationales.
Nous le savons tous : l’éducation est l’un des piliers les plus importants afin de permettre le développement et l’amélioration des conditions de vie d’un pays. Tout comme d’autres pays en développement, l’Equateur fait beaucoup d’efforts, même s’ils ne s’avèrent pas toujours suffisants.

En 2006, l’organisation Intervida constatait que:
• De nombreux élèves redoublaient ou tout simplement renonçaient à suivre les cours
• Les parents vivant en zone rurale n’inscrivaient pas leurs enfants à l’école, estimant que celle-ci n’était pas utile
• Le facteur économique joue un rôle important car ces familles pauvres ne peuvent pas payer le coût de l’inscription et du matériel scolaire. De plus, un enfant scolarisé est un enfant qui ne travaille pas, dans l’esprit de nombreux parents.
On dénombre 430 000 enfants travailleurs en Equateur, soit à peu près un enfant sur 10.
Dans le pays, les infrastructures scolaires sont souvent délabrées et le matériel pédagogique est absent, comme de nombreux professeurs.
On estime à 52% le nombre d’écoles qui devraient faire l’objet de travaux importants, 36% devront être complètement reconstruites et seulement 12% remplissent les conditions minimales permettant d’assurer l’encadrement des enfants.
Les écoles ne sont pas adaptées non plus aux conditions climatiques et laissent passer les cendres émises par les volcans en éruption, la pluie et les insectes en période de grande chaleur.
Elles n’ont souvent pas de dispositif de sécurité basique contre le feu ou des sorties d’urgence.
88% du matériel scolaire est endommagé et il manque de sièges ou de bancs dans 46% des établissements.
Bien sûr, il existe comme partout des écoles privées qui réunissent d’excellentes conditions de travail pour les étudiants, mais l’écart entre ces écoles et les établissements publics est bien trop grand.
De plus, cette différence ne génère pas assez de synergies et les écoles qui ne peuvent pas proposer un enseignement de qualité demeurent en l’état ou disparaissent.
Economie
L’économie du pays repose principalement sur l’exportation de bananes (1er exportateur mondial), le pétrole et le tourisme. L’un des grands paradoxes Équatoriens réside dans le contraste entre l’abondance de ressources (notamment pétrolières) dont il dispose et la situation du pays, qui demeure lourdement endetté.
Bien que pays riche de ressources naturelles, comme le pétrole, l’Equateur demeure lourdement endetté, et une partie importante du budget est dédiée chaque année au remboursement de ses dettes internationales.
En effet, l’essor pétrolier des années 70 s’est accompagné d’un endettement croissant qui, joint à une gestion budgétaire laxiste,rend aujourd’hui le seul service de la dette difficile à assurer (100 % du PIB en 1999).
Le dernier accord conclu avec le FMI en mars 2003 comporte, outre des obligations budgétaires à court terme, des mesures de réforme de l’institution des douanes et de la fonction publique ainsi qu’une révision du système fiscal.
L’Equateur s’est également engagé à liquider les banques en faillite qui ont fortement déstabilisé l’économie équatorienne.
Grâce à la hausse du prix du pétrole, la balance commerciale est devenue excédentaire depuis 2004 (le secteur pétrolier génère environ 20% du PIB, 50 % des recettes d’exportations et plus de 25% des recettes budgétaires).
Malgré le changement radical qu’a entraîné la dollarisation, instaurée en janvier 2000 et qui oblige les entreprises à des efforts de compétitivité, les autres exportations (en particulier la banane et la crevette, soit 17 % des exportations) progressent de manière soutenue. L’Equateur doit relever deux principaux défis à court terme : l’amélioration de la compétitivité de l’économie et la définition d’un cadre unifié pour les finances publiques.
